vendredi 19 février 2010

Le solo.

Comme je le disais: mes potes me manquent, parfois.
Souvent, en fait.
Bon je sais bien que l'expatriation amplifie enormement le phenomene: a force a force de voir toujours les memes tetes, le meme cercle -restraint- de potes ici, au bout d'un moment, on a besoin d'air.
Et puis le sentiment qu'on passe a cote de quelque chose, de ces delires que tes potes en France continuent de se faire entre eux (que ce soit vrai ou pas, d'ailleurs), de ces "histoires" qui se passent (ou pas peut-etre...) sans toi. Le sentiment que tu t'eloignes un peu plus du noyau.
Et c'est pas qu'un sentiment d'ailleurs. Je me souviens de mon 2eme ete en France. J'avais hallucine comment j'etais deja hors-sujet. Et puis y'a ces emails "groupes" que tu recoies pour t'annoncer les grandes nouvelles (demenagement, mariage, bebes...): si tu regardes les destinataires, tu realises tres vite que y'a plein de p'tits nouveaux. Que tu connais pas. Mais que tu connais pas du tout. Franchement ca fait bizarre. Meme si avec du recul, tu sais que c'est normal. Ca fait quand meme bizarre.
Ok, je sais. C'est pas aussi rose que ca en a l'air la-bas. J'ai pleinement conscience que tout ca est probablement tres loin de la realite.
Enormement, meme:
- Primo, c'est sur que c'est plus le souvenir que j'ai d'eux avant de partir qui me manque: les conneries, les virees, les beuveries qu'on se faisaient, le tout quoi. Maintenant, la plupart sont comme moi: peres de famille, avec un job "serieux". Ca laisse moins de place pour l'improvisation, tout ca. Du coup, on est tous probablement moins fun que ce qu'on etait avant.
- Deuxio, Y'a peut-etre pas autant de "plans" qui se font sans toi. Je le vois bien meme ici: les gosses, ca occupe. C'est pareil pour tout le monde, meme si je crois que je suis pour l'instant encore le seul tare a avoir double la charge de travail...
- Tertio,
Donc bon.
Le pire dans tout ca, c'est que malgre que j'en ai conscience, je sais que je vais prendre cher cet ete: Je serai forcement decu de ces retrouvailles que j'attends avec impatience.
C'est oblige.
Je le sais.
Donc en ce moment, comme vous pouvez le voir a la lecture de ce post, je fais un gros travail sur ce sentiment de manque: comment le gerer, comment l'accepter et surtout comment baisser mes attentes.
D'autant que sur mes 4 semaines Francaises, je n'aurai que 11 jours a leur consacrer. 11 jours vous me direz, c'est pas mal.
Mais j'aurais aimer pouvoir plus.
En meme temps, si j'y consacrais plus, je prendrai le risque de m'exposer a une plus grande deception..

Comme si veillir n'etait pas suffisament chiant, faut en plus y ajouter l'expatriation/emigration...

14 commentaires:

LoicInSeattle a dit…

Cher piou,

C'est gonflant tu exprimes exactement ce que je voulais écrire :)

Louis a dit…

Tu m'as l'air d'etre nostalgique de tes années étudiantes/thésardes...
J'ai confondu pendant longtemps ce sentiment avec le manque du à l'éloignement avec la France.
Mais bon, les 2,3 dernières fois ou je suis rentré, et où j'ai tenter de reproduire l'ambiance de ces souvenirs avec mes potes étudiants, ca a été très décevant. Je cherchais à reproduire les bons souvenirs, alors qu'on a évolue quelques années chacun de nos cotés.
Je crois que le plus frustrant, c'est l'impression d'etre le seul à s'en rendre compte parce qu'on vit plus loin...

Tour Eiffel a dit…

c'est drole c'est it's on everybody's mind... moi je vois un decalage depuis que je vis ici qui s'agrandit d'annees en annees - deja pdt 1 rencontre on donne chacun un petit resume de sa vie et y'a plus l'ambiance d'eclate - normal on est ts mariees, avec enfants, c'est plus pareil... Et y'a 3 ans je me suis pris des remarques parce que j'ai pas pu prendre du tps a voir un groupe d'amies - bah vi qd je rentre c'est du rapide, c'est Mes vacances pas 1 tournee de ministre... j'ai fait des efforts mais la j'en ai ma claque d'envoyer des emails ss reponse - prochaine visite en France y'en a qui passeront a la casserole...

Dolce a dit…

C'est le sentiment qu'on finit tous par avoir en etant a l'etranger loin des siens... Mais on a choisi de nous expatrier non ?

L'Affreuse a dit…

Allez, va, si tu viens me voir, je t'emmènerai boire un verre au Jimmy's, comme ça, tu seras pas déçu de nos retrouvailles!..;o)

LoicInSeattle a dit…

Dolce,

On a choisi de s'expatrier certes... Cela n'empeche que c'est dur, parfois pour moi.

Retourner en france serait dur aussi. J'ai besoin d'air et de découverte.

Condamné a etre déraciné, maintenant.

mamypiou a dit…

Et moi, je vois que je dois m'interdire de commenter ce post!

Le Piou a dit…

Ha bon? Pourquoi?

Jean a dit…

Incroyable ce post. Moi pareil. Tu viens de m'économiser une visite chez le psy. Merci ;-)
Un vrai bog anti-crise!

Kty a dit…

Loin des yeux, loin du coeur alors au final ?

Jean a dit…

growing old is growing lonely anyway

La petite a dit…

Exactement ce que je ressens meme si ca ne fait que deux ans que je suis partie... Sur les emails, je me dis: mais c'est qui celui-la ou le pire, c'est quand meme sur facebook, quand tu ne connais pas la moitie des gens qui ecrivent sur les walls de tes amis...
Ton article d'il y a quelques jours sur les amis americains etait egalement le reflet de ce que je vis a NYC. Tu as su trouver les mots et analyser la situation parfaitement!

L²V² in USA a dit…

c est bien vrai tout ca.
rien a ajouter, enfin si, mais ca doit etre pour beaucoup de monde aussi.
c est nous qui faisons le deplacement, genre une traversee de l atlantique et meme du continent, puisque toi tu es de l autre cote, sans oublier le decalage horaire et il faudrait encore que soit nous qui nous deplacions pour voir tout le monde, parce que eux: ah ben non on ne peut pas, vous etes trop loin, genre 1h de voiture....ca m a ennerve, du coup, ils ne sont plus dans ma liste d email.

Anonyme a dit…

J'aurais pu écrire ce post mot pour mot.
C'est vrai qu'avec mes 2 voyages l'année dernière, tout avait changé, c'était plus pareil. J'étais hors du coup. Nouvelles têtes, plus dans les délires car pas présente au moment des faits. Sans compter que je n'avais pas de voiture ni mes petites habitudes d'aller au boulot et de gérer le quotidien. J'étais coincée. C'est d'ailleurs pour ça qu'à mon 2ème voyage, j'ai passé la semaine avec ma grand-mère qui est dispo 24h/24h elle. J'ai été très déçue en juillet dernier, je ne voulais même pas faire mon 2ème voyage (qui à la base était mon premier retour). Et puis récemment, je me suis rendue compte que finalement, je ratais pas grand chose. J'ai mis presque 2 ans à m'en rendre compte. Ça m'a d'ailleurs été confirmé par quelques amis. Et pourtant, ça m'a bouffée cette impression de rater des choses, à un point que j'en voulais à mon mari.